Le diabète de type 1 (DT1) touche un nombre grandissant de personnes à travers le monde, y compris au Canada. Malgré les nombreux progrès réalisés au cours des dernières décennies en matière de technologie et de traitement, on constate que des personnes vivant avec le DT1 issues de certains groupes raciaux et ethniques sont victimes d’inégalités dans les soins et l’accompagnement qu’elles reçoivent.
C’est en effet ce que montrent certaines analyses faites à partir du registre américain de personnes vivant avec le DT1, appelé T1D Exchange. Tout comme le registre BETTER au Canada, ce registre invite les personnes vivant avec le DT1 ou ayant un enfant qui vit avec le DT1 à remplir un ou des questionnaires en ligne pour mieux comprendre la réalité de la vie avec cette condition.
Des inégalités à différents niveaux de la prise en charge
Les études menées à partir du T1D Exchange ont montré des disparités en fonction des différents groupes de population, en particulier dans :
- La prescription. Les personnes de certains groupes raciaux et ethniques se font moins prescrire des traitements tels que les nouvelles insulines ou le glucagon par exemple et des technologies telles que les lecteurs de la glycémie en continu et les pompes à insuline.
- Les soins. Les personnes de certains groupes raciaux et ethniques sont moins portées à recevoir de la formation sur les nouvelles technologies.
- Les résultats en matière de santé. Les personnes de certains groupes raciaux et ethniques obtiennent des résultats d’HbA1c plus élevés ou encore sont plus à risque de développer des complications en lien avec le DT1 à court terme (p. ex., acidocétose diabétique) comme à long terme (p. ex., neuropathie, rétinopathie, néphropathie).
Des analyses supplémentaires seront nécessaires pour préciser les causes à l’origine de ces disparités et inégalités. Elles sont très probablement multifactorielles et font intervenir des aspects socio-économiques, culturels et linguistiques, ainsi que des préjugés implicites (idées préconçues inconscientes sur un groupe de personnes, basées sur des stéréotypes ou des généralisations simplistes) de la part de certains professionnels de la santé.
Améliorer la diversité dans la recherche pour réduire les inégalités
La recherche joue un rôle crucial pour mettre en lumière et comprendre les problématiques liées au DT1 et définir des interventions permettant de réduire les inégalités et d’améliorer la qualité des soins pour tous et toutes. Ces interventions peuvent cibler non seulement les personnes vivant avec le DT1, mais également les professionnels de la santé, les systèmes de soins de santé, les communautés et les politiques en matière de santé.
Toutefois, la sous-représentation de certains groupes marginalisés dans la recherche sur le DT1 peut contribuer à perpétuer ces inégalités. Il est donc crucial de faire des efforts pour améliorer la diversité dans les recherches futures.
Au Canada, il n’existe actuellement pas de données comparables à celles citées ci-dessus pour les personnes vivant avec le DT1. Pourtant, le Canada est un pays riche en diversité ethnoculturelle avec plus de 200 origines ethniques déclarées lors du recensement de 2011. C’est pourquoi il est essentiel que le registre BETTER puisse représenter l’expérience de la vie avec le DT1 de tous les groupes de population au Canada.
Nous encourageons ainsi les personnes issues de minorités visibles ainsi que les autochtones vivant avec le DT1 ou ayant un enfant vivant avec le DT1 à remplir le(s) questionnaire(s) du registre BETTER pour faire connaître leur réalité. En améliorant notre représentativité, nous pourrons améliorer la compréhension de la maladie et élaborer des interventions individualisées plus efficaces pour tous les groupes touchés par le DT1 au Canada.
Références :
- Bibliothèque du parlement, Les mots pour parler de race et d’ethnicité : une terminologie en évolution, consulté le 11 avril 2023, https://notesdelacolline.ca/2022/01/31/les-mots-pour-parler-de-race-et-dethnicite-une-terminologie-en-evolution/
- Black, Sandra A. “Diabetes, diversity, and disparity: what do we do with the evidence?.” American journal of public health vol. 92,4 (2002): 543-8. doi:10.2105/ajph.92.4.543
- Spanakis, Elias K, and Sherita Hill Golden. “Race/ethnic difference in diabetes and diabetic complications.” Current diabetes reports vol. 13,6 (2013): 814-23. doi:10.1007/s11892-013-0421-9
- T1D Exchange, Investigating Factors that Worsen Diabetes Care in the U.S., consulté le 11 avril 2023, https://t1dexchange.org/investigating-factors-that-worsen-diabetes-care-in-the-u-s/
- T1D Exchange, The Color of Your Skin Should Not Affect Your Diabetes Care, consulté le 11 avril 2023, https://t1dexchange.org/poc-diabetes-care/?utm_medium=social&utm_source=instagram&utm_campaign=article%3A+the+color+of+your+skin+should+not+affect+your+diabetes+care

Écrit par: Sarah Haag RN. BSc.
Révisé par:
- Nathalie Kinnard, rédactrice scientifique et assistante de recherche
- Rémi Rabasa-Lhoret, M.D., Ph.D.
Jacques Pelletier, Marie-Christine Payette, Claude Laforest, Sonia Fontaine, Aude Bandini, patients-partenaires du projet BETTER
Révision linguistique réalisée par: Marie-Christine Payette