fbpx

Consensus pour les soins aux personnes qui vivent avec un diabète LADA.

Une part des adultes qui vivent avec le diabète de type 1(DT1) le développent après l’âge de 30 ans et peuvent aussi présenter des caractéristiques du diabète de type 2 (DT2). Par exemple, l’hyperglycémie peut s’installer plus progressivement, ou encore, la personne peut avoir un surpoids. Cette  forme de diabète s’appelle LADA (latent autoimmune diabetes in adults) ou DT1 lent ou tardif . 

Parmi les adultes inscrits au registre BETTER, environ 8% rapportent avoir un diabète LADA.

Malgré cette proportion importante, il existe peu d’études, et donc peu d’indications claires, pour le traitement des personnes qui vivent avec le diabète LADA. Pour ces raisons, un groupe d’experts a tenté de définir un consensus pour les soins de ce groupe d’individus.

Le défi du diagnostic

Les personnes qui vivent avec le diabète LADA sont bien souvent mal diagnostiquées au départ, car identifiées comme vivant avec un DT2.

En effet, ces personnes ont des signes cliniques semblables à ceux du DT2 car leur pancréas produit encore un peu d’insuline et leur glycémie est donc modérément élevée, mais elles présentent également des anticorps qui détruisent les cellules bêta du pancréas (qui produisent l’insuline) comme dans le DT1. Le scénario le plus fréquent est la persistance de glycémies élevées malgré l’introduction rapide de plusieurs médicaments pour le DT2.

Cette erreur de diagnostic peut avoir un impact dans le quotidien et conduire à d’importantes sources de frustration pour la personne concernée. La culpabilité et l’angoisse liées au manque de contrôle de la glycémie malgré l’augmentation de la médication, les changements apportés dans le mode de vie (alimentation, activité physique, etc.) peuvent être des problématiques exprimées par la personne.   

Le présent groupe d’experts suggère que toute personne nouvellement diagnostiquée pour un DT2 soit soumise à un dépistage des anticorps-anti GAD (indiquant une attaque auto-immune contre les cellules bêta) afin de vérifier qu’il ne s’agisse pas d’un diabète LADA. Cependant, cette approche peut être coûteuse.

Si le dépistage n’est pas possible pour des raisons économiques, les experts suggèrent d’effectuer le test pour les personnes avec les caractéristiques suivantes:

  • antécédents familiaux de DT1 ou de maladies auto-immunes
  • indice de masse corporelle (IMC) normal ou légèrement en surpoids (moins de 27)
  • jeune âge au moment de l’apparition (moins de 60 ans)
  • mauvais contrôle métabolique 

Ceci devrait permettre de mettre en place un traitement adapté le plus rapidement possible.

Choisir le bon traitement

Le traitement du diabète LADA vise principalement à préserver le plus longtemps possible la sécrétion naturelle d’insuline. Cependant, il nécessite d’être personnalisé puisque la vitesse à laquelle les cellules bêta se dégradent n’est pas la même pour tout le monde. À terme, les personnes qui vivent avec un diabète LADA auront besoin de 4 injections d’insuline par jour (ou d’utiliser une pompe à insuline). Cependant, avant d’y arriver, il peut exister des cas où l’utilisation de traitements habituellement réservés aux patients avec le DT2 soit une bonne option.

Le groupe d’experts recommande de se baser sur la mesure du peptide-C dans le sang, qui permet d’évaluer la quantité d’insuline produite par le pancréas (à chaque fois que le pancréas produit une molécule d’insuline, il produit aussi une molécule de peptide-C). Le traitement peut donc être adapté en fonction de la capacité du pancréas à sécréter de l’insuline. Voici les recommandations du consensus: 

  • Niveau de peptide-C élevé (plus de 0,7 nmol/L) : Le traitement devrait se baser sur les recommandations pour les DT2, mais les personnes vivant avec le diabète LADA devront être suivies de près avec des mesures du peptide-C, surtout s’il est difficile de maintenir les glycémies dans les cibles.
  • Niveau de peptide-C moyen (entre 0,3 et 0,7 nmol/L): Ce niveau est défini par le groupe d’experts comme la «zone grise». Le traitement (insuline ou médicaments oraux) sera défini en fonction des risques liés à la santé du coeur et des reins, de l’hémoglobine glyquée (HbA1C) et devrait être réévalué tous les 6 mois à l’aide de la mesure du peptide-C. 
  • Niveau de peptide-C faible (moins que 0,3 nmol/L): L’injection d’insuline plusieurs fois par jour est recommandée, comme pour un DT1 typique.

Le consensus donne donc des recommandations générales et spécifiques pour permettre aux équipes de soins d’offrir le meilleur accompagnement aux personnes qui vivent avec le diabète LADA.

Référence:

  • Buzzetti, Raffaella et al. “Management of Latent Autoimmune Diabetes in Adults: A Consensus Statement From an International Expert Panel.” Diabetes vol. 69,10 (2020): 2037-2047. doi:10.2337/dbi20-0017

1 réflexion au sujet de « Consensus pour les soins aux personnes qui vivent avec un diabète LADA. »

Les commentaires sont fermés.

En savoir plus sur BETTER

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading