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Changements climatiques : quels impacts sur le diabète de type 1?

Températures plus élevées, vagues de chaleur plus nombreuses, feux de forêt plus fréquents, périodes de sécheresse prolongées, précipitations plus abondantes, dégradation de la qualité de l’air… Les changements climatiques affectent non seulement l’environnement, mais aussi la santé humaine, particulièrement celle des personnes qui vivent avec une maladie chronique comme le diabète de type 1 (DT1).

Les événements extrêmes reliés aux changements climatiques (p. ex., tornades, vagues de chaleur, tempêtes de verglas, feux de forêt) seront de plus en plus courants, entraînant plusieurs défis pour les gens vivant avec le DT1. Par exemple, l’accès aux soins de santé primaires (urgence, médecin de famille) en cas d’hypoglycémie sévère peut temporairement devenir plus difficile quand le système est engorgé lors d’une vague de chaleur ou une tempête de verglas. L’accès à l’insuline peut également être compromis en cas d’ouragan, d’inondation ou de tremblements de terre importants.

Par ailleurs, l’adaptation à des conditions météorologiques difficiles et le stress psychologique que cela cause peuvent affecter la glycémie et rendre la gestion du diabète plus compliquée. Ce fut le cas, notamment, à la suite de l’inondation de la rivière Richelieu en 2011. Une étude canadienne a montré que les complications associées au diabète (tous types confondus) avaient augmenté après l’événement, en raison du stress.

Toutes les personnes qui vivent avec le DT1 ainsi que d’autres maladies chroniques (p. ex., la néphropathie) seront les plus affectées par les changements climatiques; les aînés peut-être même plus. 

Un risque plus élevé d’hospitalisation en cas d’épisodes de chaleur extrême.

Des études ont montré que les chaleurs extrêmes affectent la glycémie. Chez les personnes vivant avec le DT1, lorsque les vaisseaux sanguins sont dilatés en réaction à la chaleur, l’insuline est absorbée plus rapidement, ce qui fait augmenter le risque d’hypoglycémie. Chez certains, par contre, la chaleur cause un stress qui peut faire augmenter la glycémie, surtout si la personne est mal hydratée.

Des études ont également mis en lumière un risque accru de problèmes cardiovasculaires chez les personnes vivant avec le diabète (type 1 et type 2) pendant les vagues de chaleur.

La chaleur pourrait même causer une incidence plus élevée (nombre de cas diagnostiqués) de diabète de type 1 et de type 2. En effet, des chercheurs ont observé qu’une hausse de 1 degré de la température moyenne extérieure pourrait être associée à plus de 100 000 nouveaux cas de diabète par année aux États-Unis seulement. Des études seront nécessaires pour bien en comprendre les raisons et départager l’incidence entre le type 1 et le type 2.

Faire face aux chaleurs extrêmes

Si vous ou votre enfant vivez avec le DT1, faites particulièrement preuve de vigilance lors des fortes chaleurs estivales ou canicules afin d’éviter la déshydratation. Si vous n’avez pas d’air climatisé dans votre logis, vous pouvez utiliser des ventilateurs, prendre des douches froides ou encore aller vous réfugier chez une connaissance qui possède un climatiseur.

Comme pour la population en général, évitez de faire de l’exercice physique intense à l’extérieur ou dans un endroit non climatisé.

Hydratez-vous souvent. Si vous ne buvez pas assez lors de fortes chaleurs, votre glycémie aura tendance à augmenter, ce qui, en retour, vous fera uriner davantage, provoquant une déshydratation. Évitez l’alcool, car il augmente les risques de déshydratation et d’hypoglycémie. Gardez toujours une bouteille d’eau sous la main!

N’oubliez pas que la chaleur a aussi un effet sur l’insuline et votre matériel. Gardez vos réserves au frais! Les températures élevées peuvent modifier la composition de l’insuline et la rendre moins efficace. S’il fait plus de 30 degrés dans votre logis ou si vous faites une sortie dehors, conservez votre stylo à insuline dans une pochette isotherme. Il existe aussi de telles pochettes pour les pompes à insuline. N’exposez pas non plus directement au soleil ou à la chaleur votre lecteur de la glycémie en continu, votre lecteur de la glycémie capillaire et vos bandelettes. 

Rappelez-vous que les fioles ou les flacons d’insuline non ouverts doivent être conservés à une température comprise entre 2 et 8 °C et les flacons et fioles ouverts à une température inférieure à 30 °C pendant environ 30 jours maximum.

Lutter contre les changements climatiques

Il est possible pour vous de contribuer à la lutte contre les changements climatiques en gérant bien, et même en diminuant, les déchets liés à la gestion du DT1.

Le gouvernement du Québec propose également quelques actions à poser quotidiennement.

Enfin, préparez-vous une trousse d’urgence pour ne pas vous faire prendre au dépourvu en cas d’inondation majeure dans votre secteur, par exemple.

Cela étant dit, profitez bien de l’été et de vos vacances! Bonne saison estivale!

Références :

 

Écrit par : Nathalie Kinnard, rédactrice scientifique et assistante de recherche

Révisé par :

  • Catherine Leroux, Dt.P., M.Sc.
  • Anne-Sophie Brazeau, Dt.P. PhD
  • Domotille Dervaux, Jacques pelletier, Michel Dostie, Marie-Christine Payette, Claude Laforest, Sonia Fontaine, patients partenaires du projet BETTER

Révision linguistique réalisée par : Marie-Christine Payette

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