L’obésité est en augmentation au Canada et les personnes vivant avec le diabète de type 1 (DT1) sont elles aussi touchées. Ceci est préoccupant, car le surplus de poids et l’obésité sont considérés comme des facteurs de risque pour plusieurs maladies, incluant le diabète de type 2 (DT2) et les maladies cardiovasculaires.
Pour les individus qui vivent avec le DT1, présenter une obésité a de multiples implications : doses d’insuline plus importantes, risque augmenté d’hypertension artérielle, taux de cholestérol sanguin potentiellement plus élevé, etc. Puisque ce sont des problèmes fréquents chez les personnes qui vivent avec le DT2, on parle alors de double diabète.
Préjugés et stéréotypes
Les dernières recherches sur les causes de l’obésité stipulent que le comportement est rarement l’unique origine du surplus de poids. Les causes sont également génétiques, biologiques, socio-économiques, psychologiques, environnementales, hormonales, etc. Pour les personnes vivant avec le DT1, certaines situations peuvent augmenter le risque d’obésité; par exemple, la prise obligatoire de glucides lors d’une hypoglycémie, la pratique d’activité physique limitée par le risque d’hypoglycémie, la consommation d’aliments préparés afin de faciliter le calcul des glucides, etc.
Le Journal de l’Association Médicale Canadienne a récemment publié de nouvelles lignes directrices pour la gestion de l’obésité. Il reconnaît l’obésité comme un état complexe, qui ne peut se définir que par l’Indice de Masse Corporelle (IMC) et/ou le tour de taille élevé. Ces mesures sont un point de référence et il n’est pas nécessaire de viser systématiquement un IMC dans les normes.
«On reconnaît que la gestion de l’obésité devrait viser une amélioration de l’état de santé et du bien-être, et non seulement la perte de poids.»
Journal de l’Association Médicale Canadienne
C’est également ce que prône l’organisme québécois à but non lucratif Équilibre depuis sa fondation en 1991. Son approche s’appuie sur “des fondements scientifiques reconnaissant que l’obésité est une condition multifactorielle dont la solution ne peut être unique”.
Étapes à suivre pour la gestion de l’obésité
Il est établi que même avec un surpoids significatif, une alimentation saine et la pratique d’une activité physique régulière réduisent largement les risques pour la santé. Parmi les autres points clefs, il est recommandé aux professionnels de la santé de solliciter l’autorisation de parler du poids avec leurs patients, de fixer des objectifs communs et réalistes et d’établir une approche multidisciplinaire (médecin, nutritionniste, psychologue, etc.) pour accroître les chances de succès de la prise en charge.
Pour les personnes qui vivent avec le DT1, les meilleures approches ne sont pas établies, mais minimiser les épisodes hypoglycémiques semble être un élément essentiel. Dans certains cas, les professionnels de la santé peuvent prescrire des médicaments habituellement utilisés dans le DT2 ou explorer certaines approches chirurgicales.
Dans le registre BETTER nous mesurons des paramètres afin de trouver des solutions pour les individus qui vivent à la fois avec le DT1 et un surpoids ou une obésité.
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Références
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- Mottalib, A., Kasetty, M., Mar, J. Y., Elseaidy, T., Ashrafzadeh, S., & Hamdy, O. (2017). Weight Management in Patients with Type 1 Diabetes and Obesity. Current Diabetes Reports, 17(10). doi:10.1007/s11892-017-0918-8
- Leroux, C., Brazeau, A., Gingras, V., Desjardins, K., Strychar, I., & Rabasa-Lhoret, R. (2014). Lifestyle and Cardiometabolic Risk in Adults with Type 1 Diabetes: A Review. Canadian Journal of Diabetes, 38(1), 62-69. doi:10.1016/j.jcjd.2013.08.268