fbpx

Les comportements alimentaires problématiques et le diabète de type 1

Il a été démontré que le diabète de type 1 accroît le risque de développer des comportements alimentaires problématiques (CAP) comme la privation (sauter des repas), les accès hyperphagiques (ingérer rapidement et compulsivement une quantité de nourriture excédant de beaucoup ses besoins) et les comportements purgatifs (se faire vomir, faire de l’activité physique à outrance, etc.), ainsi que des troubles de l’alimentation comme la boulimie et l’anorexie. Ce problème est particulièrement important durant l’adolescence : il touche environ 30 % des adolescentes et 10 % des adolescents qui vivent avec le diabète de type 1.

Les CAP et les troubles de l’alimentation sont associés à un mauvais état de santé, tant chez les diabétiques que chez les non-diabétiques; or, ces problèmes sont encore plus néfastes pour la personne qui vit avec le diabète de type 1. Ils peuvent l’amener à adopter des comportements malsains et dangereux : elle pourrait, par exemple, limiter la quantité d’insuline utilisée ou omettre des doses, ce qui pourrait nuire à la régulation de sa glycémie, entraîner une acidocétose diabétique et accroître son risque de mortalité ou, à long terme, de complications cardiovasculaires. D’où la nécessité d’augmenter l’attention accordée aux CAP chez les jeunes personnes qui vivent avec le diabète de type 1.

Personne n’est à l’abri des CAP

La revue Diabetes Care a récemment publié une étude sur les CAP chez les personnes vivant avec le diabète de type 1. Pendant une année, 300 participants âgés de 16 à 28 ans ont rempli des questionnaires visant à évaluer les CAP, l’autogestion du diabète, les symptômes dépressifs et la détresse liée à la maladie, ainsi que la régulation de la glycémie (à partir des valeurs d’hémoglobine glyquée [HbA1c]).

Les auteurs ont conclu à la présence importante de CAP tant chez les adolescents que chez les jeunes adultes. Ces conclusions montrent à quel point les comportements alimentaires nécessitent un suivi médical continu, surtout durant la transition à l’âge adulte.

Les auteurs ont également constaté que les personnes ayant un indice de masse corporelle (IMC) élevé courent un risque accru de développer des CAP, et que les personnes de sexe féminin y sont plus vulnérables que celles de sexe masculin. Reste que la situation des garçons et des jeunes hommes est elle aussi préoccupante, car leurs réponses aux questionnaires indiquent qu’ils manipulent leurs doses d’insuline à peu près autant que les filles et les jeunes femmes.

En outre, cette étude a révélé que personne n’a plus de difficulté à réguler sa glycémie (comme en témoignent les valeurs d’HbA1c) et à autogérer son diabète qu’un jeune atteint de CAP persistants. Ces jeunes sont également les plus susceptibles de ressentir des symptômes dépressifs et une détresse liée à leur diabète, et de limiter la quantité d’insuline utilisée ou d’omettre des doses.

Si cette étude met en lumière quelques-uns des effets que les CAP peuvent avoir sur les jeunes diabétiques de type 1, il est crucial d’insister sur l’importance des suivis médicaux réguliers afin que tous les comportements problématiques soient diagnostiqués et pris en charge. Il est essentiel de se sentir bien psychologiquement, surtout lorsque l’on vit avec le diabète de type 1. Sinon, la qualité de vie et la gestion de la maladie risquent d’en pâtir.

Il existe peu d’outils de dépistage pour les troubles des conduites alimentaires et des comportements alimentaires problématiques qui sont adaptés aux personnes qui vivent avec le diabète de type 1. C’est pourquoi une équipe de chercheurs Montréalais mène présentement une étude pour valider un questionnaire en français destiné à identifier les personnes à risque dans cette population.

Les adultes francophones vivant avec le diabète de type 1  peuvent participer à cette étude. EN SAVOIR PLUS

Référence:

  • Luyckx, K., Verschueren, M., Palmeroni, N., Goethals, E., Weets, I. et Claes, L. (2019). Disturbed eating behaviors in adolescents and emerging adults with type 1 diabetes: A one-year prospective study. Diabetes Care, 42(9). doi: 10.2337/dc19-0445