Depuis quelques années, les différentes sortes de bactéries de notre système digestif (ou microbiote intestinal, aussi appelé flore intestinale) font l’objet de nombreuses recherches pour leur possible rôles positifs ou négatifs pour la santé. L’intestin humain contient environ 100 000 milliards de bactéries avec plus de 400 espèces différentes. Ces bactéries contribuent au bon fonctionnement du système digestif et du système immunitaire (défenses naturelles, globules blancs, anticorps, etc.).
Un déséquilibre du microbiote pourrait jouer un rôle dans plusieurs maladies dont le diabète et l’obésité. Ce déséquilibre a été observé chez des personnes vivant avec le diabète de type 1 (DT1), mais également, avant que le diagnostic n’ait été posé.
Les études ont démontré que de corriger ce déséquilibre permettrait de retarder l’apparition du DT1 chez la souris et pourrait favoriser la sécrétion des hormones de l’intestin qui stimulent la sécrétion d’insuline lorsque la glycémie est trop élevée, ralentissent la digestion, et réduisent la sécrétion de glucagon (une hormone qui peut faire monter le taux de sucre).
Pour établir une relation de cause à effet il est important de voir si le fait de modifier la flore digestive a un effet sur des paramètres comme la capacité de sécréter de l’insuline ou le contrôle des glycémies.
Actuellement on envisage 2 façons principales de modifier la flore digestive :
- les prébiotiques qui servent à nourrir les «bonnes» bactéries de l’intestin comme par exemple les fibres alimentaires.
- les probiotiques qui sont des bactéries ou levures vivantes et qui pourraient exercer des effets bénéfiques sur la santé. Par exemple les lactobacilles et les bifidobactéries que l’on retrouve dans de nombreux yogourts.
Des chercheurs de l’Université de Calgary au Canada se sont donc penchés sur l’effet de consommer des prébiotiques chez 43 enfants vivant avec le DT1.
Pas d’effet sur l’équilibre glycémique mais un impact sur le taux de peptide C à court terme.
L’étude indique qu’aucun effet positif sur l’Hémoglobine glyquée (A1C) n’a été observé après 3 mois de prise de prébiotiques.
Cependant, une augmentation du taux de peptide C à été observé chez les participants ayant reçu des prébiotiques alors qu’il aurait diminué chez ceux ayant reçu un placebo. Le taux de peptide C est mesuré lors d’une prise de sang et permet d’évaluer la quantité d’insuline que le pancréas produit.
Et à plus long terme ?
Il reste difficile d’établir si la présence du DT1 modifie la flore intestinale ou si les anomalies de la flore majorent le risque de développer le DT1, cependant ces résultats laissent présumer que la prise de prébiotiques sur un plus long terme pourrait permettre d’améliorer la fonction du pancréas.
Il faudra donc que de nouvelles études se penchent sur cette question et observent, sur un temps plus long, l’impact des prébiotiques qui permettraient d’offrir un traitement simple et probablement peu coûteux pour les personnes vivant avec le DT1.
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Référence:
- Ho, J. et al. (2019). Effect of Prebiotic on Microbiota, Intestinal Permeability, and Glycemic Control in Children With Type 1 Diabetes. The Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism; 104(10); p. 4427–444
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