Dernièrement, un regroupement de journalistes a publié les résultats d’une enquête portant sur les dispositifs médicaux. Une partie des résultats de cette enquête portait sur des risques associés à l’utilisation de pompes à insuline pour le traitement du diabète. Selon ces données, les pompes à insuline sont potentiellement liées à des blessures sérieuses et même à des cas de mortalité en particulier reliés à des épisodes d’hypoglycémie (taux de sucre sanguin trop bas).
Compte-tenu de l’inquiétude exprimée par de nombreuses personnes vivant avec le diabète et leur familles, l’équipe du projet BETTER, qui explore la place des nouvelles technologies pour le traitement du diabète et la prévention de l’hypoglycémie, souhaite mettre en contexte les propos tenus dans l’article de Radio-Canada.
Qu’est-ce qu’une pompe à insuline?
Une pompe à insuline est un dispositif d’injection qui permet une perfusion continue d’insuline directement sous la peau. Il ne s’agit pas d’un système complètement automatisé. Ainsi, son utilisateur doit déterminer les doses d’insuline à administrer et les entrer dans l’appareil. C’est pourquoi, toutes les personnes qui utilisent une pompe à insuline devraient recevoir une formation approfondie et continue afin de tenir compte d’une multitude de facteurs qui influencent la glycémie (alimentation, activité physique, maladie, stress, etc.) et donc les doses d’insuline à injecter.
En comparaison avec les injections d’insuline via un stylo-injecteur ou une seringue, une pompe à insuline permet une plus grande flexibilité dans l’administration de l’insuline et celle-ci ressemble davantage à la sécrétion d’insuline du pancréas des personnes qui n’ont pas le diabète.
Des études scientifiques fiables ont montré que, comparativement aux injections d’insuline, la pompe à insuline permet, pour plusieurs, un meilleur contrôle du taux de sucre sanguin et diminue le risque d’hypoglycémie sévère. En revanche, les inconvénients recensés comptent le besoin de formation et de soutien pour utiliser cette technologie, les coûts, l’inconfort de porter la pompe, la peur de l’hypoglycémie et un risque de défaillance du dispositif. Le choix d’utiliser une pompe à insuline dépend de multiples facteurs et est souvent considéré lorsque les personnes vivant avec le diabète n’arrivent pas à contrôler leurs glycémies avec des injections.
Un bémol sur les données rapportées dans l’article
Nous pensons qu’une des réponses les plus complète et documentée a été rédigée par un groupe de patients (Connected in Motion, disponible en anglais seulement), en voici quelques points clés :
- L’enquête ne compare pas directement les risques encourus par l’utilisation des pompes à insuline à ceux des solutions alternatives (injections) laissant au lecteur une vision biaisée des risques de vivre avec le diabète de type 1 en général.
- Les situations rapportées dans l’article sont basées sur des preuves peu concluantes et souvent incomplètes. Et ce, sans faire état des dizaines d’autres facteurs qui influencent la glycémie et qui doivent constamment être considérés.
- La grande majorité des accidents rapportés, dont la mort, n’avait pas de lien de cause à effet avec le port de la pompe à insuline. Porter une pompe au moment du décès ne veut pas toujours dire que le décès est lié à un problème avec la pompe.
Mieux documenter les effets secondaires
L’enquête pointe la nécessité de bien documenter les effets secondaires ainsi que les éléments requis pour voir s’ils sont liés au dispositif médical. Les données disponibles suggèrent que les dysfonctionnements d’une pompe à insuline pouvant occasionner des conséquences graves sont des évènements très rares, mais qui doivent être mieux dépistés et étudiés.
L’importance de connaître sa condition
Bien que l’amélioration des traitements et des technologies ait le potentiel de réduire les complications associées au diabète et améliorer la qualité de vie, la possibilité pour les personnes vivant avec le diabète de type 1 de mourir suite à une hypoglycémie sévère ou une acidocétose (hyperglycémie importante) est très rare mais, malheureusement, tout de même réelle et ce, qu’elles soient traitées avec une pompe à insuline ou des injections. C’est pourquoi, une connaissance approfondie du diabète et de son traitement est souhaitable pour toutes les personnes vivant avec le diabète.
Références :
- Misso ML, Egberts KJ, Page M, O’Connor D, Shaw J. Continuous subcutaneous insulin infusion (CSII) versus multiple insulin injections for type 1 diabetes mellitus. Cochrane Database Syst Rev. 2010(1):CD005103.
- Payk M, Robinson T, Davis D, Atchan M. An integrative review of the psychosocial facilitators and challenges of continuous subcutaneous insulin infusion therapy in type 1 diabetes. J Adv Nurs. 2018;74(3):528-538
- Thabit H, Hovorka R. Continuous subcutaneous insulin infusion therapy and multiple daily insulin injections in type 1 diabetes mellitus: a comparative overview and future horizons. Expert Opin Drug Deliv. 2016;13(3):389-400.
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