Se préparer pour un voyage est excitant! Cependant, si voir du pays est souvent synonyme de vacances et de plaisir, il ne fait aucun doute que de vivre avec le diabète de type 1 (DT1) implique de voyager avec un bagage supplémentaire, au sens propre comme au sens figuré. Néanmoins, il ne faudrait pas que cela vous empêche de profiter de chaque minute de votre escapade.
Que votre voyage s’annonce actif (p. ex., à vélo), professionnel (p. ex., à un congrès) ou encore relaxant (p. ex., à la plage), il est important de bien le préparer afin d’éviter les mauvaises surprises. En effet, le changement de routine, les repas retardés, le décalage horaire, la différence de température et le fait d’être plus ou moins actif peuvent perturber la gestion de la glycémie.
Bien se préparer
Une fois le voyage réservé, la préparation en lien avec le DT1 commence. Voici quelques points à considérer :
- Prenez rendez-vous avec votre équipe de soins 4 à 6 semaines avant votre départ afin d’obtenir une « lettre de voyage » justifiant le transport de matériel médical. Voici des exemples de lettre en anglais, en espagnol, en français, en italien et en mandarin.
- Demandez à votre pharmacien une liste de vos médicaments et du matériel nécessaire pour la gestion de votre diabète.
- Assurez-vous d’être couvert par des assurances médicales pour la durée de votre voyage (p. ex., frais médicaux à l’étranger, frais de rapatriement).
- Prévoyez suffisamment de matériel (idéalement en double) afin de pouvoir faire face aux imprévus. En effet, il ne faut pas oublier que les traitements et fournitures que vous utilisez ne seront pas forcément disponibles dans le pays où vous irez.
- Portez un identifiant médical (p. ex., bracelet MedicAlertTM)
- Identifiez l’hôpital le plus proche sur place (p. ex., en cas d’urgence durant le voyage).
- Prévoyez une solution de réhydratation (p. ex., Gastrolyte) en cas de maladie.
- Pensez à apporter un coupe-aiguille afin de disposer de votre matériel usagé. Une fois l’aiguille coupée, vous pouvez jeter vos seringues ou vos aiguilles de stylo dans les poubelles régulières.
De plus, si vous avez une pompe à insuline :
- Demandez à votre compagnie de pompe de vous en prêter une pour le voyage. Cette pompe supplémentaire est une sécurité en cas de bris de pompe durant le voyage.
- Assurez-vous de pouvoir retrouver facilement les paramètres de votre pompe (p. ex., en les notant sur une feuille, en les prenant en photo ou en les enregistrant en ligne) en cas de bris.
- Assurez-vous d’avoir avec vous la marche à suivre en cas de bris de pompe et d’emporter avec vous de l’insuline rapide et lente (demandez une prescription à votre médecin) ainsi que le matériel nécessaire pour l’injecter. Il s’agit d’une solution de secours en cas de bris de pompe (et si aucune pompe de rechange n’est disponible).
ASTUCE :
Découvrez nos listes de voyage qui résument les choses essentielles auxquelles il faut penser si vous administrez votre insuline avec des injections ou une pompe à insuline.
Prendre l’avion
Si le départ approche et que vous vous apprêtez à prendre l’avion, voici quelques recommandations :
- Si vous avez une pompe à insuline et/ou un lecteur de la glycémie en continu, vous pouvez les porter sous le détecteur de métal lors du passage à la sécurité de l’aéroport. Par contre, ils ne doivent pas être exposés aux rayons X du scanneur corporel et du convoyeur de bagages à main. Vous pouvez expliquer à l’agent que vous portez des appareils pour la gestion du diabète et que vous préférez une fouille par palpation.
- Gardez toutes vos fournitures médicales ainsi que votre insuline avec vous dans votre bagage à main. En plus de protéger l’insuline du risque de gel dans la soute, vous aurez également le matériel nécessaire avec vous en cas de perte de vos bagages. Vous pourriez par exemple transporter votre insuline dans une pochette permettant de garder l’insuline au frais pour minimiser les variations de température (p. ex., FRIOⓇ, GlucologyTM).
- Conservez votre trousse de dépannage avec vous en tout temps (p. ex., glucagon nasal, collations en cas d’hypoglycémie).
Le décalage horaire : comment faire?
Le décalage horaire peut avoir différentes répercussions sur l’organisme en fonction de son importance. Lorsqu’il est supérieur à trois heures, le décalage horaire perturbe l’horloge interne et peut donner lieu à de la fatigue, de l’insomnie, de l’irritabilité ou il peut modifier l’appétit. Ces symptômes varient selon les personnes. Il est également possible d’observer une sensibilité à l’insuline différente pendant les premiers jours avec un déséquilibre des glycémies malgré l’ajustement des doses.
S’il existe un décalage horaire entre votre destination finale et votre point de départ, pensez à ajuster l’heure de vos appareils de gestion de la glycémie. Parfois, il est également nécessaire d’ajuster les doses d’insuline.
- Si vous portez une pompe à insuline, aucun ajustement n’est requis. Pensez seulement à bien changer l’heure de votre pompe lorsque vous arrivez à destination.
- Si vous injectez votre insuline avec des stylos ou des seringues, un ajustement de l’insuline lente peut être requis – pour la journée du départ ou celle du retour – lorsque le décalage horaire est supérieur à 3 h.
- Voyage vers l’est : la journée du voyage sera plus courte, vous devrez donc diminuer l’insuline lente.
- Voyage vers l’ouest : la journée du voyage sera plus longue, vous devrez donc augmenter l’insuline lente.
Considérez toutefois le type d’insuline lente que vous utilisez pour savoir comment modifier votre dose d’insuline :
- Insuline à action intermédiaire (p. ex., NPH, Humulin N) : augmenter ou diminuer la dose d’insuline lente de 10 % (du nombre d’unités totales d’insuline – rapide + lente – prises dans une journée) pour chaque tranche de 3 h de décalage horaire.
- Insuline à action prolongée dont la durée d’action est égale 24 h (p. ex., Lantus, Levemir, Basaglar) : augmenter ou diminuer la dose d’insuline de 4 % (de la dose d’insuline lente) pour chaque heure de décalage horaire.
- Insuline à action prolongée dont la durée d’action est supérieure à 24 h (p. ex., Toujeo, Tresiba) : pas d’ajustement requis.
En cas de doute, n’hésitez pas à discuter de cela avec votre équipe de soins lorsque vous la rencontrerez avant votre départ. Elle pourra vous aider à déterminer la meilleure stratégie à adopter.
Vous l’aurez compris, la planification est la clef d’un voyage réussi, en particulier lorsque l’on vit avec le DT1. Bon voyage!
Références :
- Module « Se préparer pour un voyage », Plateforme de formation en ligne Support
- Diabète Québec, Planifier son voyage, consulté le 25 janvier 2023, https://www.diabete.qc.ca/fr/comprendre-le-diabete/pratique/voyages/planifier-son-voyage/
- Unité de médecine de jour métabolique de l’Hôtel-Dieu du CHUM. (2013). Connaître son diabète pour mieux vivre. Montréal : Les Éditions Rogers limitée, Groupe santé.

Écrit par: Sarah Haag RN. BSc.
Révisé par:
- Amélie Roy-Fleming Dt.P., EAD, M.Sc.
Aude Bandini, Claude Laforest, Jacques Pelletier, Eve Poirier, Sonia Fontaine, Nathalie Kinnard, Laurence Secours, Michel Dostie, Marie-Christine Payette, patients-partenaires du projet BETTER
Révision linguistique réalisée par: Marie-Christine Payette