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Un premier médicament pour prévenir et retarder le diabète de type 1.

Première publication: Juillet 2021 / Mise à jour: Novembre 2022

Approuvé aux États-Unis depuis le 17 novembre 2022, l’injection de Tzield (Téplizumab) est le premier médicament qui permet de prévenir et de retarder l’apparition du diabète de type 1 (DT1) chez les personnes ayant un risque élevé de le développer à court terme. 

Le teplizumab est actuellement en cours d’essais cliniques au Canada et n’est donc pas encore approuvé par Santé Canada.

Qu’est-ce que Téplizumab ?

Il s’agit d’un médicament qui aide à supprimer la réponse immunitaire en limitant l’action des lymphocytes T qui jouent un grand rôle dans l’immunité. Avec le DT1, les cellules bêta qui produisent l’insuline, situées dans le pancréas, sont détruites par le système immunitaire. En agissant ainsi, ce médicament pourrait donc limiter ce processus. 

Il existe d’autres médicaments avec un mode d’action similaire qui sont testés pour le traitement de maladies telles que la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse par exemple.

Le traitement au Téplizumab se fait sur une période de deux semaines. Il s’agit d’un médicament injectable qui se donne en clinique externe. Il existe peu d’effets secondaires, outre une possible éruption cutanée mineure.

Un bénéfice pour les personnes à haut risque de développer un DT1

Une étude clinique publiée en 2019 indiquait qu’un traitement de 14 jours de Teplizumab avait permis de retarder de deux ans en moyenne l’apparition du diabète de type 1 chez des personnes à fort risque de développer le DT1. 

Les personnes considérées à risque, et pour lesquelles le médicament est actuellement en attente d’approbation, sont celles qui présentent à la fois des taux de glucose anormalement élevés lors du test de tolérance au glucose, au moins deux auto-anticorps liés au DT1, et qui n’ont pas reçu de diagnostic de la maladie. Il est important de souligner qu’au Québec un seul anticorps peut-être dosé et qu’il n’y a pas de consensus si le dosage de cet anticorps devrait être fait, en l’absence de symptômes chez une personne à risque, par exemple un enfant d’une personne qui vit avec le DT1.

Le médicament, utilisé chez des personnes à risque, pourrait avoir plusieurs bénéfices:

  • prolonger le temps sans devoir s’injecter de l’insuline
  • retarder l’apparition éventuelle de complications en lien avec le DT1
  • permettre aux personnes et à leur famille d’avoir plus de temps pour s’adapter au diagnostic 

Ce médicament pourrait également offrir la possibilité d’une deuxième dose plus tard afin de retarder encore davantage le DT1, et être potentiellement utilisé dans le futur pour faciliter le contrôle glycémique chez les personnes nouvellement diagnostiquées DT1.

Détecter et arrêter le diabète de type 1

Il existe un besoin de plus en plus croissant de développer des médicaments permettant de ralentir, arrêter ou inverser l’évolution du DT1. 

En décembre 2020, la JDRF a lancé aux États-Unis un programme appelé T1Detect, qui propose de dépister les auto-anticorps considérés comme les marqueurs les plus importants du développement du DT1. Ce dépistage pourrait, par exemple, être effectué chez les frères et sœurs de personnes vivant avec le DT1.

Les personnes présentant une concentration élevée de plusieurs auto-anticorps seraient donc à risque de développer le DT1, et pourraient donc obtenir une possibilité d’agir avant le diagnostic en bénéficiant de Teplizumab.

Il s’agit du tout premier médicament avec une réelle possibilité de retarder l’apparition du DT1. Il y a donc naturellement beaucoup d’enthousiasme autour de celui-ci. 

Une autre façon de prévenir le DT1 consisterait à développer un vaccin pour arrêter l’attaque auto-immune, mais il reste pour cela plusieurs années avant que ce genre de thérapie puisse voir le jour.

Références