Synonyme de célébrations pour bon nombre de personnes, le temps des fêtes est une période qui n’est pas sans tracas quand on vit avec le diabète de type 1. Se rassembler autour d’un repas copieux, qui s’étend dans le temps, consommer plus d’alcool qu’à l’habitude et changer notre routine quotidienne, voilà qui peut vite devenir un casse-tête pour la gestion des glycémies. Par contre, tout le monde devrait pouvoir célébrer avec ses proches sans ressentir de culpabilité. Souvenez-vous que, même si la glycémie peut varier davantage pendant cette période, ceci n’affectera pas votre santé à long terme.
Si vous, ou votre enfant vivez avec le diabète de type 1, voici quelques stratégies que vous pouvez utiliser durant la période des fêtes.
Le changement de routine
Pendant la période des vacances, vous pouvez être plus ou moins actif, manger à des heures différentes, être plus détendus ou, au contraire, plus stressés. Ce changement de routine peut avoir un impact sur votre glycémie. Voici quelques conseils généraux pour vous aider:
- Tentez de respecter votre horaire de repas habituel. Vous pourriez être tenté, par exemple, de sauter le dîner qui précède un souper de festivités en sachant que vous mangerez plus le soir venu. Or, ceci compliquera votre gestion glycémique, tant dans l’après-midi qu’après le souper et pourrait entraîner le non-respect de vos signaux de faim et de satiété.
- Utilisez l’activité physique à votre avantage. Par exemple, invitez vos convives à prendre une marche après le repas. Cette activité, en plus de vous permettre de passer du bon temps, pourrait aussi contribuer à faire redescendre votre glycémie.
- Surveillez votre glycémie plus souvent. Le meilleur moyen de faire face à l’impact du temps des fêtes sur votre glycémie et de réaliser les ajustements nécessaires, est de surveiller votre glycémie plus souvent. Les lecteurs de la glycémie en continu (p.ex. Freestyle Libre, Dexcom) permettent de surveiller la glycémie discrètement, par exemple tout au long d’un repas, ainsi que sa tendance afin d’évaluer plus facilement la situation.
Les repas copieux et étirés: mieux les comprendre
Les repas servis durant les fêtes sont souvent plus riches et peuvent durer plus longtemps qu’à l’habitude. Leur impact sur la glycémie peut donc être plus difficile à prévoir, et durer plus longtemps.
Un des principaux défis sera assurément de déterminer la composition du repas de festivités et son contenu en glucides. Si c’est vous qui le préparez, vous pouvez faire les calculs à l’avance de façon à profiter du temps avec vos proches au moment du repas. En revanche, si vous n’êtes pas en charge du repas, n’hésitez pas à poser des questions à l’hôte: Quels ingrédients ont été utilisés? Y a-t-il des aliments préemballés dont vous pourriez consulter les étiquettes? Dans tous les cas, il est tout à fait normal que votre estimation soit moins précise que d’habitude, et n’oubliez pas que plusieurs autres facteurs influencent également votre glycémie (repas plus riche en gras et en protéines, qui s’étire dans le temps, desserts gras et sucrés, consommation d’alcool, etc.). Il faudra parfois diminuer ses attentes vis-à-vis du contrôle de la glycémie et plutôt se concentrer sur le bon temps passé avec ceux qu’on aime.
Pour minimiser cet impact, voici quelques conseils:
- Utilisez vos ratios insuline/glucides. Ils permettent d’adapter la dose d’insuline en fonction de ce que vous mangez, et ainsi d’avoir davantage de flexibilité en lien avec le repas. Si vous n’utilisez pas les ratios, vous pouvez en discuter avec votre équipe de soins et consulter la «Méthode pour déterminer ses ratios insulines-glucides» ICI que nous avons développés dans le cadre de la plateforme de formation Support.
- Optimisez le moment d’injection de l’insuline rapide: Certaines pompes à insuline offrent la possibilité «d’adapter» l’administration du bolus pour le repas lorsque celui-ci est étiré dans le temps ou est riche en gras. (p.ex. bolus prolongé ou bolus duo/carré). Cette option consiste à administrer une partie de l’insuline au début du repas et le reste plus tard, à un moment programmé dans la pompe.
Cette méthode permet d’éviter la survenue d’une hypoglycémie précoce (lorsque l’insuline agit plus rapidement que l’arrivée du sucre dans le sang), mais également d’éviter la survenue d’une hyperglycémie tardive (lorsque l’action de l’insuline se termine alors que les glucides n’ont pas fini d’être absorbés).
Si vous n’avez pas de pompe à insuline, il est possible d’imiter cette méthode en administrant une partie de l’insuline au début du repas (p.ex. 50% de la dose) puis le reste plus tard (p.ex. 1h après le début du repas, attention de ne pas l’oublier)
- Considérez l’insuline active. L’insuline rapide que l’on donne au repas agit pendant environ 4 heures. Ainsi, il faut être prudent si l’on souhaite corriger une hyperglycémie qui surviendrait à l’intérieur des 4 heures qui suivent l’injection de l’insuline précédente. Vouloir à tout prix faire baisser la glycémie en donnant plusieurs bolus d’insuline rapprochés peut occasionner une accumulation d’insuline et augmenter le risque d’hypoglycémie.
- Pour l’alcool: le plus souvent il ne faut pas compter les glucides contenus dans une boisson alcoolisée dans le calcul de la dose d’insuline. En cas de consommation inhabituellement élevée (plus de 3 consommations) se méfier des hypoglycémies qui peuvent survenir plusieurs heures après.
Le temps des fêtes ne représente que quelques jours durant l’année, tentez de ne pas vous culpabiliser si vos glycémies sont plus élevées qu’à l’habitude et gardez en tête que cela n’affectera pas votre santé à long terme. Le message principal: profitez !!
Références
- Module «Comprendre l’impact de certains types de repas sur la glycémie», Plateforme Support
- Module «Comprendre l’importance du rythme alimentaire et la place des collations», Plateforme Support
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