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Pourquoi est-ce important de ressentir les premiers symptômes de l’hypoglycémie?

Être en hypoglycémie signifie que la glycémie (taux de sucre dans le sang) est inférieure à 4,0 mmol/L. Il s’agit de l’effet secondaire le plus fréquent et le plus désagréable engendré par l’utilisation de l’insuline, essentielle au traitement du diabète de type 1 (DT1). Les conséquences d’une hypoglycémie peuvent être nombreuses et sérieuses et peuvent mener à une chute, un malaise, ou même, entraîner la perte du permis de conduire. 

Comprendre la réponse du corps en cas d’hypoglycémie.

Chez une personne n’ayant pas le diabète, le pancréas produit de l’insuline lorsqu’il est nécessaire de faire baisser la glycémie. Il peut également sécréter une hormone appelée glucagon, qui a le rôle inverse de celui de l’insuline, soit de faire augmenter la glycémie. Le pancréas produit donc de l’insuline et du glucagon afin de maintenir la glycémie dans les limites de la normale.

En présence de DT1, le pancréas ne produit plus d’insuline et ne sécrète plus aussi bien le glucagon. Les personnes qui vivent avec le DT1 courent donc un risque important d’hypoglycémie en lien avec l’administration de l’insuline d’une part, mais également en raison du manque de glucagon qui ne permet donc pas de contrer les baisses de la glycémie.

Il existe une autre hormone appelée adrénaline, dont l’un des rôles est de déclencher des symptômes tels que des sueurs, des tremblements, des maux de tête, pour avertir la personne de la survenue d’une hypoglycémie. Ces signes avertisseurs permettent à l’individu de traiter l’hypoglycémie pour faire remonter la glycémie et éviter l’hypoglycémie sévère. On qualifie l’hypoglycémie de sévère lorsque l’individu est incapable de se traiter seul. Elle survient lorsque le cerveau manque de sa principale source d’énergie: le glucose (sucre). L’hypoglycémie sévère peut entraîner une perte de conscience et des convulsions. 

Comment les symptômes d’hypoglycémie évoluent-ils avec le temps? 

Avec le temps, le corps peut s’habituer aux épisodes d’hypoglycémie et la personne peut ne plus ressentir ou reconnaître les symptômes. Dans ce cas, les premiers symptômes avertisseurs peuvent se manifester à des seuils de glycémie de plus en plus bas, voire disparaître complètement. On estime qu’environ 25 à 30% des personnes vivant avec le DT1 présentent une diminution significative de leurs symptômes d’hypoglycémie. 

Par ailleurs, une personne dont la glycémie est fréquemment élevée pourrait ressentir les symptômes de l’hypoglycémie lorsque la glycémie baisse rapidement, même si celle-ci ne descend pas sous 4,0 mmol/L. 

Que faire pour ressentir les symptômes de nouveau? 

Si vous êtes de ceux qui ne ressentent pas (ou pas autant qu’avant) les symptômes d’hypoglycémie, il est important de porter une attention particulière pour éviter au maximum les épisodes d’hypoglycémie. Ces épisodes, lorsqu’ils se produisent, ne devraient pas représenter plus de 4% du temps, soit 1 heure ou moins par jour. Cet objectif est valide même si l’hémoglobine glyquée (HbA1c) atteint la cible (soit inférieure à 7%). 

Voici quelques conseils pour réduire (et idéalement éliminer) les hypoglycémies et ainsi favoriser le retour des symptômes:

  • Augmenter temporairement les cibles glycémiques. Par exemple, au lieu d’une cible entre 4.0 et 10.0 mmol/L (la plus fréquente), il est possible de viser entre 5.0 et 11.0 mmol/L et de maintenir cette cible pour au moins 2 mois.
  • Ajuster les insulines sur une base régulière. Par exemple, ajuster l’insuline basale de nuit pour éliminer les hypoglycémies.
  • Évaluer et minimiser les situations associées au risque d’hypoglycémie. Par exemple:
    • ré-évaluer le facteur de correction qui permet de calculer la dose d’insuline à prendre pour corriger une hyperglycémie pour éviter de donner des doses trop élevées.
    • dépister et éviter d’injecter dans les  zones de lipodystrophie
    • une révision du calcul des glucides peut être requise dans certains cas, pour calculer la dose d’insuline des repas avec plus de précision.
  • Recourir aux traitements qui minimisent le risque d’hypoglycémie. Par exemple, certaines insulines basales permettent de réduire le risque d’hypoglycémie. Il y a, en effet, moins de risque avec les insulines à action prolongée (p.ex. Tresiba, Toujeo, Lantus, Basaglar) qu’avec les insulines à action intermédiaire (NPH, Humulin N).

Plusieurs études ont montré qu’un suivi régulier avec une équipe de soins qui applique ces principes, permet de réduire le risque d’hypoglycémie sévère et de récupérer au moins en partie les symptômes associés à l’hypoglycémie.

Utiliser les technologies pour diminuer le temps passé en hypoglycémie

Les technologies disponibles pour les personnes vivant avec le diabète peuvent contribuer à prévenir et réduire l’hypoglycémie. 

Par exemple, certains lecteurs de la glycémie en continu proposent de programmer des alarmes permettant d’être avisé lorsque la glycémie s’approche d’un certain seuil. Ceci peut être bien utile surtout lorsque la personne ne ressent plus ses hypoglycémies. On peut alors consommer des glucides (sucre) rapides avant que la glycémie baisse trop. Certains professionnels de la santé suggèrent d’augmenter le seuil d’alarme de l’hypoglycémie (p.ex. 4,5 mmol/L au lieu de 4,0 mmol/) pour minimiser le temps en hypoglycémie.

De plus, ces lecteurs permettent de voir l’évolution de la glycémie en temps réel à l’aide des flèches de tendance, qui permettent d’anticiper et souvent de prévenir la survenue d’hypoglycémies. 

Les pompes à insuline, de leur côté, offrent également des fonctions intéressantes pour éviter l’hypoglycémie, comme la possibilité d’ajuster ou modifier le débit basal en cas d’activité physique, ou encore en cas de risque d’hypoglycémie imminente. Certaines pompes plus récentes, aussi appelées «pancréas artificiels», communiquent avec des capteurs de la glycémie et intègrent un logiciel permettant à la pompe d’ajuster automatiquement l’insuline, et réduisent ainsi largement le risque d’hypoglycémie.

Des alternatives pour retrouver les symptômes de l’hypoglycémie

Il existe d’autres méthodes permettant de retrouver la perception de l’hypoglycémie qui ont démontré des bénéfices. Par exemple, certains programmes en psychoéducation et en activité physique sont à l’étude. 

Une étude de l’Institut de Recherches Cliniques de Montréal (IRCM) teste actuellement un programme d’exercice à haute intensité jumelé à un programme de formation (FEEL-HIIT) pour aider les personnes à retrouver la perception des symptômes de l’hypoglycémie. Présentement, l’étude recrute dans la région de Montréal mais devrait s’étendre au reste du Québec au début de 2022 via un déroulement à distance. Cliquez ici pour en savoir plus ou pour participer »

Acceptation de la maladie, épuisement, fatigue, estime de soi basée sur les résultats, et autres thèmes de la santé mentale en lien avec le diabète de type 1.

Venez poser vos questions le 15 novembre de 12h à 13h lors de ce webinaire: Questions/Réponses sur les aspects de la santé mentale et diabète de type 1.

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Référence

  • Farrell, C. M., & McCrimmon, R. J. (2021). Clinical approaches to treat impaired awareness of hypoglycaemia. Therapeutic Advances in Endocrinology and Metabolism, 12, 204201882110002. https://doi.org/10.1177/20420188211000248 

2 réflexions au sujet de “Pourquoi est-ce important de ressentir les premiers symptômes de l’hypoglycémie?”

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