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Différences entre diabète de type 1 et diabète de type 2

Avez-vous de la difficulté à différencier diabète de type 1 (DT1) et diabète de type 2 (DT2)? Vous n’êtes pas seul!

En raison du nom similaire que portent les deux conditions, les médias utilisent souvent le mot diabète pour parler à la fois du DT1 et du DT2, ce qui donne l’impression qu’il s’agit d’une seule et même condition. Ce manque de précision et de connaissances de la part de la population générale a fait émerger des stéréotypes et des idées fausses en lien avec le diabète, lesquels renforcent la confusion entre les deux types. 

De plus, les médias et les messages de santé publique véhiculent parfois l’idée que le diabète est le résultat d’un « manque de responsabilité personnelle », notamment d’un mode de vie malsain, d’un manque d’exercice et d’un surpoids. C’est totalement faux pour le DT1 et ça l’est en immense partie pour le DT2.

Cependant, s’il existe des différences évidentes entre les différents types de diabète, la volonté de les opposer peut également contribuer à renforcer la stigmatisation que vivent les personnes vivant avec le diabète (p. ex., penser que les personnes qui vivent avec le DT2 sont responsables de la survenue du diabète contrairement aux personnes qui vivent avec le DT1, ou que vivre avec le DT2 est plus facile que vivre avec le DT1).

Qu’en est-il? Quelles sont les différences entre DT1 et DT2? On fait le point.

Le diabète : qu’est-ce que c’est?

Pour comprendre ce qui se passe en cas de diabète, il faut d’abord comprendre le fonctionnement du corps sans diabète.  

Sans diabète

Le pancréas est l’organe du corps humain qui produit une hormone appelée l’insuline.

L’insuline est comme une clé qui ouvre la porte des cellules pour que le glucose (sucre présent dans le sang) puisse fournir au corps l’énergie nécessaire pour fonctionner.

Avec diabète

Le corps est incapable de produire suffisamment d’insuline ou de l’utiliser correctement. Donc, le sucre présent dans le sang ne peut pas être utilisé convenablement pour fournir l’énergie au corps. 

Le sucre s’accumule dans le sang et le corps finit par le rejeter dans les urines.

Différences entre les deux types

Il existe différents types de diabète en fonction de la raison pour laquelle le sucre s’accumule dans le sang. Les plus connus sont le DT1 et le DT2. 

Le diabète de type 2 est la forme la plus fréquente de diabète, avec 90 % des cas, tandis que le DT1 représente environ 7 % des cas.

Puisque le DT2 est le plus fréquent, la plupart des gens considèrent souvent, à tort, tous les diabètes comme des DT2. Pourtant, le profil des personnes touchées, les causes et les traitements sont très différents d’un type de diabète à l’autre.

Origine

Type 1

Le système immunitaire se trompe de cible et attaque les cellules du pancréas qui produisent l’insuline. Le corps ne produit donc plus d’insuline. On parle alors de maladie auto-immune.

Type 2

Le glucose entre moins bien dans les cellules. On appelle ce phénomène la résistance à l’insuline. C’est comme si la clé était usée. Le pancréas doit alors travailler plus fort pour produire plus d’insuline. Avec le temps, il produit de moins en moins d’insuline, comme s’il s’épuisait. 

Facteurs de risque

Type 1

Les causes sont mal connues, mais elles regroupent souvent une prédisposition génétique et un facteur déclencheur (p. ex., infection virale, stress)

Type 2

  • Prédisposition génétique
  • Facteurs sociaux-économiques et environnementaux (p.ex. manque d’informations en lien avec la nutrition, coût élevés liés à l’activité physique)
  • Excès de poids et, plus particulièrement, excès de graisse abdominale
  • Alimentation riche en acides gras saturés et en produits animaux, pauvre en fibres végétales
  • Hypertension
  • Sédentarité
  • Diabète de grossesse

Âge

Type 1

Apparaît souvent avant 20 ans mais peut être diagnostiqué à tout âge

Type 2

Apparaît souvent après 40 ans mais apparaît de plus en plus jeune

Prévention

Type 1

Aucune à ce jour même si des recherches sont en cours.

Type 2

Lorsque possible, améliorer la qualité alimentaire et majorer l’activité physique ont tous démontré un effet protecteur.

Traitement

Type 1

Administration d’insuline.

Type 2

Changement du mode de vie et, si c’est insuffisant, prise de médicaments oraux et/ou injectables, pouvant inclure l’insuline.

Existe-t-il d’autres types de diabète?

Il existe de multiples types de diabète qui peuvent être causés par d’autres conditions (p. ex., diabète de grossesse aussi appelé diabète gestationnel et certaines maladies du pancréas comme le diabète secondaire à la fibrose kystique). De plus, avec le temps, de nouvelles méthodes de diagnostic ont permis de préciser certains types de diabète que l’on appelait autrefois DT1 ou DT2.

En voici quelques-uns :

  • Le diabète LADA (Latent Autoimmune Diabetes in Adultes), aussi appelé « diabète de type 1 lent ou tardif ». Il apparaît plus tard dans la vie (après 30 ans) qu’un DT1 classique et la destruction des cellules productrices d’insuline s’effectue plus lentement que dans la forme classique du DT1. Ce type de diabète représente environ 8 % des participants du registre BETTER qui vivent avec le diabète de type 1. 
  • Le diabète MODY (Maturity Onset Diabetes of the Youth) est une forme rare de diabète avec une origine génétique connue. Il se manifeste tôt dans la vie (enfance ou adolescence), mais n’est pas lié à un processus auto-immun comme dans le cas du DT1. Il s’agit d’une anomalie de la régulation de la sécrétion d’insuline.

Attention au risque de stigmatisation

Selon une étude américaine récente, 76 % des participants vivant avec le DT1 ont indiqué vivre de la stigmatisation en raison de leur diabète. Des chiffres similaires ont été rapportés chez les jeunes de 14 à 24 ans vivant avec le DT1 au Canada. Cette stigmatisation (p. ex., reproches, stéréotypes, exclusions, rejets) était en partie expliquée par la confusion entre les différents types de diabète, ce qui entraîne une accumulation de stéréotypes négatifs. Par exemple, considérer qu’une personne qui vit avec le DT1 et mange un dessert est irresponsable ou penser que les personnes qui vivent avec le diabète n’ont pas le droit de manger d’aliments sucrés. Les personnes qui vivent avec le DT1 font parfois l’objet de préjugés liés au DT2 en raison de l’idée fausse que le DT1 et le DT2 sont une seule et même maladie.

Notons ici que même si le DT2 implique souvent la modification des habitudes de vie, les personnes qui vivent avec le DT2 ne devraient pas non plus subir de la discrimination ou de la stigmatisation. En effet, ces dernières reçoivent également des commentaires désobligeants ou des suggestions non sollicitées concernant leur santé et leur apparence. 

Vous l’aurez compris, il existe différents types de diabète qui, malgré un nom similaire, comportent de nombreuses différences. Une mauvaise compréhension, voire confusion entre les différents types peut être à l’origine de stigmatisation envers les personnes qui vivent avec le diabète. C’est pourquoi il est essentiel de s’informer auprès de sources fiables (p. ex., auprès de la personne qui vit avec le diabète) pour bien saisir les différences entre les différents types de diabète.

Références :

  • Edwin A.M. Gale; The Discovery of Type 1 Diabetes. Diabetes 1 February 2001; 50 (2): 217–226. https://doi.org/10.2337/diabetes.50.2.217
  • American Diabetes Association. “2. Classification and Diagnosis of Diabetes.” Diabetes care vol. 40,Suppl 1 (2017): S11-S24. doi:10.2337/dc17-S005
  • LIU, N. F., et al., (2017), «Stigma in People with Type 1 or Type 2 Diabetes», Clinical Diabetes, 35(1), 27-34.
  • SPEIGHT, J., T. C. Skinner, K. J. Rose, R. Scibilia et A. J. Boulton (2020), «Oh sugar! How diabetes campaigns can be damaging to the cause they aim to serve», The Lancet Diabetes and Endocrinology, 8(7), 566-567.
  • BRAZEAU, A. S., M. Nakhla, M. Wright, C. Panagiotopoulos, D. Pacaud, M. Henderson, E. Rahme, D. DaCosta et K. Dasgupta, «Stigma and its association with glycemic control and hypoglycemia in adolescents and young adults with type 1 diabetes : Cross-sectional study», JMIR, 2018; 20 (4): e151.
  • BROWNE, Jessica L., et al., «“I’m not a druggie, I’m just a diabetic”: a qualitative study of stigma from the perspective of adults with type 1 diabetes», BMJ, open vol. 4,7 e005625. 23 juillet 2014, doi :10.1136/bmjopen-2014-005625.

Écrit par: Sarah Haag RN. BSc.

Révisé par:

  • Amélie Roy-Fleming Dt.P., EAD, M.Sc.
  • Rémi Rabasa-Lhoret, MD, Ph. D.
  • Anne-Sophie Brazeau RD, Ph. D.
  • Jacques Pelletier, Claude Laforest, Marie-Christine Payette, Laurence Secours, Sonia Fontaine, patients-partenaires du projet BETTER

Révision linguistique réalisée par: Marie-Christine Payette

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