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Diabète de type 1 : maladie auto-immune ou immunodéficience?

Véritable gardien de notre santé, le système immunitaire défend notre organisme contre les agressions extérieures (p. ex. virus, bactéries, parasites) mais aussi contre les cellules anormales, voire cancéreuses. Lorsqu’il est exposé à différents intrus, le système immunitaire développe des moyens de défense tels que les anticorps qui, comme de petits soldats, luttent contre les envahisseurs. Habituellement, le système immunitaire fonctionne de telle sorte qu’il différencie d’un côté ce qui fait partie de l’organisme et de l’autre ce qui est étranger.

Cependant, il arrive parfois que le système immunitaire se dérègle ou fasse défaut. On peut alors entendre parler de maladie auto-immune ou d’immunodéficience. Quelle est la différence entre maladie auto-immune et immunodéficience? Le système immunitaire des personnes qui vivent avec le diabète de type 1 (DT1) est-il affaibli? On fait le point pour vous.

Le diabète de type 1 : une maladie auto-immune.

Dans le cas des maladies auto-immunes, le système immunitaire se trompe de cible et identifie des cellules faisant partie de l’organisme comme étrangères et dangereuses. C’est le cas du DT1 où le système immunitaire identifie les cellules bêta du pancréas (soit les cellules productrices d’insuline) comme étrangères et les détruit. 

Avec le temps, les personnes vivant avec le DT1 n’ont plus de cellules bêta et ne peuvent donc plus produire d’insuline. Puisque l’insuline est une hormone indispensable à la vie, les personnes vivant avec le DT1 doivent donc s’administrer de l’insuline plusieurs fois par jour pour remplacer cette hormone désormais manquante.

Les causes de ce dérèglement du système immunitaire sont encore aujourd’hui mal connues. La plupart des experts s’entendent cependant pour dire que le déclenchement du DT1 serait lié à une prédisposition génétique et pensent qu’il existerait certains facteurs environnementaux menant à son déclenchement (p. ex. infections virales). Des études ont encore récemment suggéré une majoration très faible, mais mesurable du risque de DT1 à la suite d’une infection à la COVID-19.

Ce dérèglement du système immunitaire peut également amener la personne à développer plusieurs maladies auto-immunes en même temps. En effet, il n’est pas rare de retrouver d’autres maladies auto-immunes chez les personnes qui vivent avec le DT1 (p. ex. maladie cœliaque, maladies de la thyroïde). Chez une personne prédisposée, le système immunitaire peut ainsi malheureusement se tromper plus d’une fois. 

Il n’existe actuellement pas de traitement pour guérir le DT1, mais des essais cliniques (p. ex. VX-880) sont en cours pour tester des traitements par cellules souches. Le principe de ces traitements est de remplacer les cellules bêta détruites par le système immunitaire par des cellules bêta saines. De cette façon, le pancréas pourrait de nouveau être en mesure de produire de l’insuline pour subvenir aux besoins du corps. Cependant, ces options impliquent la prise d’un traitement immunosuppresseur pour réduire l’efficacité du système immunitaire et ainsi éviter qu’il attaque ces nouvelles cellules étrangères à l’organisme.

Le diabète de type 1 : le système immunitaire est-il affaibli?

Quand on parle de problèmes en lien avec le système immunitaire, on entend fréquemment parler de déficit immunitaire, aussi appelé immunodéficience ou immunodépression. Il s’agit d’une défaillance du système immunitaire qui perd totalement, ou en partie, sa capacité à lutter contre des agents étrangers. Les personnes sont donc plus vulnérables aux infections. L’immunodéficience peut être présente dès la naissance ou survenir au courant de la vie (p. ex. SIDA, prise de traitements immunosuppresseurs à la suite d’une greffe, chimiothérapie).

Les personnes atteintes de maladies auto-immunes comme le diabète de type 1 ne sont généralement pas considérées comme immunodéprimées, sauf si elles prennent certains médicaments qui ralentissent leur système immunitaire (p. ex. immunosuppresseurs).

En effet, si le système immunitaire des personnes vivant avec le diabète de type 1 est « déréglé » et qu’il ne fonctionne pas tout à fait correctement, cela n’affecte pas pour autant la capacité du corps à se défendre en cas de danger (p. ex. infections). Cependant, des glycémies élevées peuvent réduire l’efficacité des défenses immunitaires et nourrir certains agresseurs comme des bactéries.

En résumé, le DT1 est une maladie auto-immune qui n’implique pas directement d’immunodéficience.

Références :

  • Kahaly, George J, and Martin P Hansen. “Type 1 diabetes associated autoimmunity.” Autoimmunity reviews vol. 15,7 (2016): 644-8. doi:10.1016/j.autrev.2016.02.017
  • Critchley, Julia A et al. “Glycemic Control and Risk of Infections Among People With Type 1 or Type 2 Diabetes in a Large Primary Care Cohort Study.” Diabetes care vol. 41,10 (2018): 2127-2135. doi:10.2337/dc18-0287
  • Carey, Iain M et al. “Risk of Infection in Type 1 and Type 2 Diabetes Compared With the General Population: A Matched Cohort Study.” Diabetes care vol. 41,3 (2018): 513-521. doi:10.2337/dc17-2131

Écrit par: Sarah Haag RN. BSc.

Révisé par:

  • Amélie Roy-Fleming Dt.P., EAD, M.Sc.
  • Rémi Rabasa-Lhoret, MD, Ph. D.
  • Anne-Sophie Brazeau RD, Ph. D.
  • Jacques Pelletier, Claude Laforest, Marie-Christine Payette, Aude Bandini, patients-partenaires du projet BETTER

Révision linguistique réalisée par: Marie-Christine Payette