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Comment interpréter l’information des étiquettes nutritionnelles

L’apprentissage du calcul des glucides est une étape bien connue des personnes vivant avec le diabète de type 1 (DT1) afin de déterminer la dose d’insuline à administrer pour le repas. Cependant, même après des années de pratique, le calcul des glucides demeure un défi pour plusieurs.

Une étude québécoise a effectivement démontré que les individus sous-évaluent généralement leur décompte de glucides d’environ 15 g par repas. Cette sous-estimation pourrait s’expliquer par une erreur de calcul ou par une décision volontaire de la personne dans le but de réduire le risque d’hypoglycémie, par exemple.

Pourtant, cette étude indique également qu’un calcul précis des glucides aide à diminuer la variabilité des glycémies et à favoriser une meilleure hémoglobine glyquée (HbA1c).

Les informations des étiquettes nutritionnelles deviennent ainsi un atout précieux pour déterminer le nombre de glucides d’un aliment et ainsi mieux gérer les glycémies. Mais encore faut-il savoir quoi prendre ou ne pas prendre en compte dans le calcul des glucides. Voici quelques notions nutritionnelles bien pratiques.

Les glucides, les sucres et les fibres

Un regard sur l’étiquette nutritionnelle donne un aperçu rapide du nombre de glucides à considérer pour un aliment. Les glucides sont détaillés en deux parties :

  • Les sucres représentent les sucres simples qui sont présents naturellement ou qui sont ajoutés. Ils peuvent favoriser une montée rapide de la glycémie parce qu’ils sont digérés et absorbés rapidement. Ils sont inclus dans le nombre de glucides affiché sur l’étiquette et donc ne doivent pas être ajoutés aux glucides totaux.
  • Les fibres sont des glucides non digérés par l’organisme. Ils ne passeront pas du tube digestif à la circulation sanguine et n’augmenteront donc pas la glycémie. C’est pourquoi ils doivent être soustraits du total de glucides affiché. Les besoins en fibres sont évalués à 25 grammes par jour chez les femmes et à 38 grammes par jour chez les hommes. Bien que ces objectifs soient rarement atteints par la population canadienne, un apport élevé en fibres peut contribuer à réduire la montée de la glycémie après les repas, à réduire le cholestérol dans le sang et la constipation, et à prolonger la sensation de satiété entre les repas.

Ainsi, pour calculer le nombre de glucides à considérer pour un aliment, on soustrait les fibres des glucides affichés sur l’étiquette et on ne tient pas compte des sucres simples.

Par exemple, si vous consommez 2 tranches de pain et que l’étiquette (comme celle ci-dessous) indique que celles-ci contiennent 31 g de glucides, dont 3 g de fibres, vous devrez tenir compte de 28 g (31 g moins 3 g) de glucides pour déterminer la dose d’insuline.

 

 

Les succédanés ou substituts du sucre

L’utilisation de certains succédanés du sucre est autorisée par Santé Canada. Il s’agit de produits qui donnent un goût sucré aux aliments sans entraîner de montée importante de la glycémie. Parmi les substituts du sucre qu’on retrouve sur le marché, on compte notamment l’aspartame, le stévia et le sucralose. Ceux-ci n’apparaissent pas sur l’étiquette nutritionnelle et ne doivent donc pas être considérés dans le calcul des glucides.

Toutefois, les polyalcools ou sucres-alcool (p. ex. maltitol, sorbitol et xylitol) sont indiqués sur l’étiquette nutritionnelle et sont comptés dans le nombre total de glucides affiché. Certaines recommandations indiquent de les soustraire en entier du nombre de glucides affiché sur l’étiquette, tandis que d’autres préconisent d’en soustraire la moitié.  En effet, ce type de substitut du sucre est partiellement absorbé par l’organisme et peut contribuer à faire augmenter la glycémie. À vous de voir l’effet que les polyalcools ont sur votre glycémie pour ajuster votre calcul. À noter que la consommation excessive de polyalcools peut entraîner des malaises gastro-intestinaux et avoir des effets laxatifs.

Dans l’exemple d’étiquette ci-dessous, un biscuit de 42 g contient 15 g de glucides affichés. Il convient de soustraire les 2 g de fibres, ainsi qu’une partie ou la totalité des polyalcools. Si vous décidez de soustraire la moitié des polyalcools (8 g / 2 = 4 g), votre quantité totale de glucides pour le biscuit passera à 9 g (15 g – 2 g de fibres – 4 g de polyalcools). Si les polyalcools n’ont pas d’effet sur votre glycémie, vous pouvez en outre les soustraire en totalité. Le compte total de glucides pour ce biscuit serait alors de 5 g (15 g – 2 g de fibres – 8 g de polyalcools).

Autres informations sur les emballages

Attention à certaines astuces commerciales. En effet, certaines compagnies ajoutent la mention « sans sucre ajouté », mais cela ne signifie pas que l’aliment ne contient pas de glucides. Cela veut simplement dire que la compagnie n’a pas ajouté de sucre à ceux déjà naturellement présents dans l’aliment.

De plus, certaines indications peuvent apparaître sur les emballages, voici quelques exemples.

  • Sans gluten : Cette indication est très utile pour les personnes vivant avec la maladie cœliaque. Cependant, il n’y a pas d’indication ou de recommandation suggérant de limiter la consommation de gluten en absence de maladie cœliaque. De plus, les produits sans gluten contiennent généralement moins de fibres et leurs glucides sont donc absorbés plus rapidement, que dans leurs équivalents avec gluten.
  • Biologique : La certification « biologique » indique que l’aliment a été produit sans pesticides, antibiotiques ou hormones. Par contre, cela ne change pas sa valeur nutritive. Un biscuit biologique peut donc avoir une quantité comparable de glucides qu’un biscuit non biologique.
  • Naturel : Le terme « naturel » est très vague et peu encadré par Santé Canada. Cela signifie qu’à un moment de la préparation de l’aliment, un ou des composants naturels ont été utilisés. Presque tous les aliments peuvent être considérés comme naturels et cela n’est aucunement un gage de bonne valeur nutritive.
  • Réduit en sel et/ou en gras : Cette indication peut être très pratique si vous avez reçu une recommandation de votre équipe de soins de réduire votre quantité de sel ou de gras. Ceci n’affecte cependant en rien la quantité de glucides contenue dans l’un ou l’autre des produits. Il faut donc bien vérifier l’étiquette nutritionnelle.

Si vous vous sentez perdu parmi toutes ces informations et avez de la difficulté à adapter votre alimentation avec le DT1, n’hésitez pas à en discuter avec un ou une nutritionniste/diététiste.

Certaines applications peuvent également être utiles pour trouver la valeur nutritive de certains aliments. Nous avons dressé une liste de ces applications avec leurs points positifs et négatifs pour vous aider dans votre choix. Retrouvez cette liste ici.

 

Références :

Écrit par : Sarah Haag, R.N., B. Sc. et Nathalie Kinnard, rédactrice scientifique et assistante de recherche

Révisé par :

  • Anne-Sophie Brazeau, Dt. P., Ph. D.
  • Amélie Roy-Fleming, Dt. P.

Révision linguistique réalisée par : Marie-Christine Payette

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