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Avancées et recherches québécoises sur le diabète de type 1

Depuis la première utilisation de l’insuline à Toronto en 1921, le Canada a conduit de nombreuses recherches qui ont fait évoluer les connaissances, les traitements et les technologies en lien avec le diabète de type 1 (DT1). Au Québec, plusieurs centres de santé et de recherche participent à l’avancement de la science et de la compréhension de cette condition.

Hôpital Maisonneuve-Rosemont – Un nouveau médicament pour traiter la rétinopathie diabétique

La rétinopathie diabétique est l’une des complications les plus redoutées du diabète. Elle se caractérise par un dommage aux petits vaisseaux sanguins de l’œil, et peut survenir lorsque les glycémies restent élevées dans le temps (plusieurs années). Jusqu’à 30% des personnes qui vivent avec le diabète de type 1 peuvent développer cette complication et les formes les plus sévères sont responsables d’une baisse de la vision pouvant mener à la cécité. 

Le traitement de la rétinopathie comporte une bonne gestion des glycémies et de la pression artérielle avec parfois l’ajout de traitements oraux (fénofibrate), de laser ou d’injections oculaires. Un des défis du traitement est de distinguer, au stade précoce, les vaisseaux atteints de ceux qui ne le sont pas. Ainsi, une équipe de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, en collaboration avec Unity Biotechnology, a mis au point un nouveau médicament prometteur. Celui-ci contient une cible moléculaire qui parvient à  repérer précisément les vaisseaux atteints et à les éliminer. De ce fait, le processus naturel de guérison de la rétine est maximisé et celle-ci peut mieux se rétablir.

Selon les chercheurs, il suffirait potentiellement d’une seule injection de ce médicament  pour améliorer significativement le traitement de la rétinopathie diabétique. Les études chez l’humain sont encore à venir. Ce traitement est donc loin d’être disponible mais il est très prometteur et source d’espoirs. 

CHU de Québec – La liraglutide pour les personnes vivant avec le diabète de type 1


Une classe de médicament de plus en plus prescrite aux personnes vivant avec le diabète de type 2 (DT2) est celle des analogues du GLP-1. Ce type de médicament ralentit la digestion et permet de se sentir rassasié plus tôt, ce qui entraîne une perte de poids et facilite la sécrétion de l’insuline. Bien sûr les effets sur la sécrétion de l’insuline ne s’appliquent pas aux personnes vivant avec le DT1. Chez les personnes qui vivent avec le DT2, cette classe de médicament se traduit par une diminution de l’hémoglobine glyquée (HbA1c), et pour ceux ayant des complications cardiaques, par une réduction du risque de récidive de problèmes de cœur. La majorité des médicaments de cette classe nécessitent des injections une fois par jour, ou une fois par semaine. Au Canada ce traitement n’est pas approuvé pour les personnes vivant avec le DT1. Le CHU de Québec a mené une étude pour évaluer l’efficacité d’un analogue du GLP-1 appelé Liraglutide (Victoza), chez les personnes vivant avec le DT1. Cette recherche menée chez des personnes qui présentaient également un surpoids, visait à évaluer si les résultats du traitement seraient similaires à ceux observés chez les personnes vivant avec le DT2.  L’étude démontre que la liraglutide entraîne une amélioration de la sensation de satiété et une réduction des comportements alimentaires potentiellement dommageables. Cette étude est l’une des nombreuses études sur le sujet et pourrait faire avancer l’accès aux analogues du GLP-1 pour les personnes vivant avec le DT1. Beaucoup d’études sont réalisées pour établir si des médicaments développés pour les personnes vivant avec le DT2 ont une utilité pour celles qui vivent avec le DT1 en particulier les biguanides (Metformin), et les inhibiteurs du SGLT2 une classe de médicaments (Invokana, Jardiance et Forxiga) qui permet d’éliminer une partie du glucose (sucre) en excès dans les urines.

Hôpital de Montréal pour enfants – Risque de troubles psychiatriques chez les jeunes adultes vivant avec le diabète

La transition du milieu médical pédiatrique à celui pour adultes est souvent difficile pour les adolescents vivant avec le DT1. Il arrive que les besoins spécifiques des jeunes adultes ne soient pas suffisamment pris en compte, et que l’aide que les équipes de soin leur proposent pour la gestion du DT1 soit inadaptée. La prise en charge du DT1 peut représenter un fardeau supplémentaire, qui s’ajoute à l’ensemble des autres défis (scolaires, professionnels, sociaux, etc.) auxquels sont habituellement confrontés  les jeunes adultes. C’est pourquoi une équipe de recherche de l’hôpital de Montréal pour enfants s’est intéressée à  la prévalence des troubles psychiatriques dans ce groupe de patients, comme la dépression et les troubles du comportement alimentaire. 

Ils ont constaté que les risques de troubles psychiatriques étaient 33% plus fréquents chez les adolescents et les jeunes adultes vivant avec le diabète de type 1 que chez ceux qui n’en sont pas atteints. L’étude a également mis en évidence  que le risque de suicide serait environ trois fois plus élevé chez les jeunes adultes vivant avec le DT1 que dans la population générale. 

Cette découverte alarmante indique qu’il est important de faire évoluer les pratiques et de mettre en place un accompagnement mieux adapté des jeunes adultes lorsqu’ils passent par cette transition. Cela pourrait se faire en offrant un suivi plus étroit durant cette période, et en portant particulièrement attention aux enjeux émotionnels que la gestion du DT1 peut créer.

Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et Université McGill- Projet BETTER et études connexes

Il y a environ 3 ans, une équipe de recherche de l’IRCM et de l’Université McGill mettait sur pied le projet BETTER en partenariat avec des personnes vivant (ou dont l’enfant vit) avec le diabète de type 1. Ce projet a un double but: d’une part, aider à  réduire le fardeau de l’hypoglycémie grâce à une meilleure information et des études cliniques; d’autre part,  combler une lacune criante: nous n’avons aucune idée du nombre de personnes vivant avec le DT1 au pays ou dans la province. Les estimations sur lesquelles se fonde la santé publique risquent ainsi de ne pas représenter correctement l’importance et les besoins spécifiques de cette population. Grâce à la mise en place d’un registre auquel chaque personne est invitée à participer, le projet BETTER vise à fournir une représentation plus adéquate du nombre de personnes vivant avec le DT1 au Québec. Toute personne qui vit, ou dont l’enfant vit, avec le DT1 au Québec peut ainsi s’inscrire et aider à faire avancer la recherche. Il est crucial que le plus de personnes possible s’inscrivent à ce registre, afin qu’il dresse un portrait fidèle de la situation actuelle, et permette de représenter de façon juste les problématiques qu’elles rencontrent et qui ne sont pas, ou rarement, adressées. De telles données sont nécessaires pour faire  avancer les choses sur le plan de l’offre et la nature des soins, mais aussi pour mieux défendre les intérêts et les droits des personnes vivant avec le DT1, y compris au niveau gouvernemental.

À ce jour, plus de 1800 personnes sont inscrites à ce registre. Les premières analyses sont en cours sur des sujets tels que la fréquence des hypoglycémies, la stigmatisation (reliée au DT1, aux traitements ou aux hypoglycémies), les diètes faibles en glucides (avantages et risques possibles), l’utilisation des technologies, etc.

Notre projet comporte également plusieurs études cliniques en lien avec  l’hypoglycémie auxquelles les personnes vivant avec le DT1 sont invitées à participer: par exemple, on cherche à  évaluer si la règle des “15 g de glucides aux 15 minutes” pour traiter une hypoglycémie devrait être revue, ou encore à comparer les différentes formes de pancréas artificiels disponibles. 

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Le prochain aura lieu le 28 octobre et portera sur les diètes faibles en glucides pour les personnes vivant avec le diabète de type 1.

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